VERSION
Conte Type T315
Version 1000
1000
- Notes
Extension : Europe, Afrique du Nord, Amérique du Nord (Indiens, Missouri).
Sur les neuf versions françaises que nous analysons, trois seulement ne sont pas associées au T. 300.
Le folkloriste allemand Kurt Ranke, qui a étudié les T. 300 et 303 dans une excellente monographie, Die Zwei Brader. Eine Studie zur vergleichenden Mêrchenforschung (F.F.C., 114, 1934), a été frappé par la fréquence de cette contamination; il l'explique par la présence dans les T. 300 et 315 d'une aventure du héros dans une maison habitée par des voleurs. Voici la forme exempte de contamination que revêt généralement cet épisode dans une quarantaine de versions du T. 300, relevées surtout dans les pays germaniques et tchèques :
Le héros entre avec ses chiens (ou ses animaux) dans une maison de voleurs. Il est conduit par son hôte à travers plusieurs chambres qui sont pleines de beaux vêtements, d'armes magnifiques, et un chien (ou un animal) est enfermé dans chaque chambre. Dans la dernière pièce se trouvent un billot et une hache ensanglantés, aux murs pendent des membres détachés et des corps d'hommes. L'hôte invite le jeune homme à mettre sa tête sur le billot, mais celui-ci demande à souffler encore une fois dans son sifflet ou à dire une prière avant de mourir. On le lui permet, les chiens appelés par l'effet magique du sifflet brisent les portes (de là viendrait le nom de Brise-Fer-et-Acier), tuent l'hôte et les voleurs qui souvent sont en grand nombre.
Dans nombre de versions du T. 315, le frère massacre également tous lés habitants de la maison ou du château des voleurs (ou des géants), mais l'un qui n'est que blessé se cache; soigné et guéri par la soeur qu'il veut épouser, il complote avec elle la mort du frère.
On s'explique que la similitude des épisodes ait amené la fusion ou le mélange des deux types que, sur le vu des seules versions françaises, nous croyions pouvoir attribuer d'abord à la présence de trois chiens dans les deux contes. Il reste néanmoins à définir le T. 315 qui a aussi des points communs avec le T. 590 (La mère infidèle ou Le ruban qui rend fort). Il est souhaitable qu'une étude monographique permette de définir ce qui appartient aux T. 300, 315 et 590 et complète les précisions déjà apportées par Kurt Ranke.