Le conte merveilleux

Catalogue Delarue Teneze

Conte Type T365 Versions
00 - Conte type n° 365 - LA FIANCÉE DU MORT (Ballade de Lénore)
Aa. Th. : THE DEAD BRIDEGROOM CARRIES OFF HIS BRIDE (LE FIANCÉ DÉCÉDÉ EMMÊNE SA FIANCÉE).

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900 - Description ATU (source)

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901 - Description - Aarne et Thompson - The Types of Folktales - 1973 - Original (source)

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902 - Description - Aarne et Thompson - The Types of Folktales - 1973 - Format texte (source)


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0 - Version du catalogue : Version de Haute-Bretagne. — LES DEUX FIANCÉS (source)
Paul Sébillot. Littérature orale de la Haute-Bretagne, pp. 191-199. C.recueilli à Saint-Cast en 1879.


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1 - SOUVESTRE. Le foyer breton 139. La souris de terre et le corbeau gris. (source)
Très ar.

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2 - LE BRAZ. Lég. de la Mort, II, 240 (éd. 1902). La Fiancée du Mort. (source)
Garçon dit à jeune fille qu'il l'épousera en dépit de tout. II se tue en tombant de cheval. La nuit, la jeune fille entend frapper : c'est son fiancé qui vient la prendre pour la conduire chez lui et l'épouser. Elle prévient sa mère qui suivra, elle monte en croupe derrière lui. Ils arrivent au cimetière dont la grille est ouverte,
le cheval franchit les tombes d'un bond et s'abat vers une fosse fraîche où la jeune fille est déposée. « C'est ici notre lit de noces », dit le fiancé qui s'allonge vers elle.

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3 - SEBILLOT (P. Yves). Bret. pitt. et lég., 186. La Fiancée de l'Islandais.
On cache à jeune fille la mort de son fiancé, péri en mer. Un soir, elle entend un galop, sort, le marin vient la chercher pour l'emmener chez ses parents. file monte en croupe. Sous la lune, ils franchissent rivières, traversent forêts. Trouvant que le garçon a froid, la jeune fille lui donne châle, tablier, mouchoir. A la maison du garçon, il lui dit d'entrer prévenir, il rentrera le cheval. Elle dit qui est là, on cherche; personne.
La jeune fille lit lettre annonçant le mort du marin, tombe morte. Le lendemain, on trouve sur la tombe vide du fiancé, châle, tablier, mouchoir.

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4 - CADIC. C. et Lég. Bret., IV, 100. S. t.
Jeune fille doit épouser jeune homme qui meurt sans qu'elle le sache. Surprise de ne pas le voir à "Assemblée" où ils se sont donné rendez-vous, elle refuse de danser, part à la nuit. En route, le voit à ses côtés; ils parlent. Ils passent dans cimetière, le jeune homme dit à la jeune fille d'attendre, s'avance, soulève une pierre.
Le sacristain sortant de l'église dit à la jeune fille de fuir : son fiancé mort depuis plusieurs jours va l'entralner dans sa tombe. Le mort entend, accourt, mais jeune fille et sacristain ont franchi la limite du cimetière où s'arrête son pouvoir.

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5 - SEBILLOT. Litt. or. Hte.-Bret., 197. Les deux fiancés. (Vers. résumée ci-dessus) (source)

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6 - R.T.P., VI, 1891:, 752. Le mouchoir blanc (E. Bergerat). (source)
Une jeune fille est fiancée à un marin qui fait naufrage; quand on ramène le corps, les parents envoient la jeune fille à une noce pour qu'elle ne sache rien. Comme elle danse, un homme sur cheval gris vient la demander. C'est son fiancé qui l'emmène en croupe. Il a froid, elle lui met sa capuce sur ses épaules, puis son mouchoir autour du front; il lui demande si elle l'aime, elle lui Passe sa bague au doigt.
A la maison de la jeune fille, le garçon débride le cheval tandis qu'elle va à l'église où on voit des lumières : ce sont les funérailles du marin, la jeune fille tombe morte, et quand on ouvre la bière du
marin pour les enterrer ensemble, on constate que le cadavre porte la capuce, le mouchoir et la bague.

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7 - Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, XI, 1894. La promesse imprudente (Sébillot). (source)
Garçon et fille se sont promis mariage, morts ou vifs.
Garçon revient de voyage, va voir la fille, puis parents qui lui disent la fille morte depuis 8 jours. Oublie, retourne, se souvient, fuit; recommence.
Le curé lui dit accepter aller à l'église pour mariage, avec un bébé qu'il refusesera à la fille. Le fait. Elle l'aurait déchiré, dit-elle, devenue impuissante.

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1000 - Notes

Extension : Europe celtique, scandinave, baltique, russe et balkanique.


Dans un passage célèbre de son livre, De l'Allemagne (1810), Mme de Staël pour montrer que la poésie allemande s'inspire volontiers des légendes populaires, cite et analyse la ballade fantastique de Lénore que composa Bürger en 1773. Ce poème qu'elle était la première à faire connaître aux Français a été depuis traduit plusieurs fois et le sujet en est connu chez nous ,

Une jeune fille, Lénore, qui n'a pas eu de nouvelles de son fiancé pari aux armées, le cherche vainement dans les rangs des guerriers qui reviennent, et dans son égarement, renie la Providence. A minuit, un cavalier frappe à sa porte : c'est son fiancé qui vient la prendre pour qu'on célèbre leen noces. Elle veut le faire entrer, mais il est pressé de repartir.

Elle monte en croupe, et les voilà lancés dans une course folle. Et à plusieurs reprises, au cours de la chevauchée nocturne, l'amant demande

— M'amie a peur ? Vois! la lune rayonne!...
Les morts vont vite! en as-tu peur, ma bonne ?
— Non, mon ami, mais laisse en paix les morts.

Mais voici l'église, et le cimetière tout proche. Le noir coursier bondit parmi les tombes et disparaît avec son cavalier dans la terre qui s'entrouvre, et des esprits dansent autour de Lénore, vaincue par la mort et appelant sur elle la pitié de la Providence qu'elle a reniée.

Ce poème, dont le début a inspiré La Fiancée du Timbalier de Victor Hugo, est lui-même en partie inspiré d'une légende populaire fort ancienne que l'on a recueillie dans toute l'Europe nordique et orientale, tantôt sous forme de récit en prose, tantôt sous forme de ballade. Qu'elle soit en prose ou en vers, la légende se présente avec deux affabulations types, une répandue dam l'Europe du Nord et la Russie, La Fiancée du Mort; l'autre dans les par balkaniques, La Soeur du Mort.
La plus ancienne version notée de la première est une ballade anglaise, imprimée en 1697 et reprise dans un recueil de 1755, The Suffolk Miracle (V. Child, English and scottish pupular ballads, V, 59), de laquelle est très proche la version Sébillot que nous donnons plus haut comme version type. Les versions, relevées en petit nombre en Irlande, Angleterre, Ecosse, Bretagne, Allemagne et pays scandinaves, deviennent très nombreuse dans les pays baltes et la Russie. La forme russe est extrêmement dramatique :
Un amant dont on est depuis longtemps sans nouvelles est mort en guerre. II quitte sa tombe, soit parce que le chagrin de sa maîtresse l'inportune, soit parce qu'elle l'appelle avec des incantations, en faisant brûler dans un pot des ossements de cadavre. Il se présente la nuit, à cheval, à la porte de sa fiancée et la fait monter en croupe. En route, dialogue habituel sur la lune :

— La lune luit, brillante,
La mort va vite,
N'as-tu pas peur ?

La jeune fille proteste qu'elle n'a pas peur avec lui, mais à la fin l'épouvante la prend. Quand il veut l'entraîner dans sa tombe, elle cherche à gagner du temps, lui jette un à un les vêtements emportés pour qu'il les étende sur le sol et il les met en pièces; quand il veut lui prendre les mains, elle lui laisse prendre ses manches vides et s'enfuit en lui laissant sa robe; il la poursuit, déchirant les vêtements qu 'il atteint. Elle se réfugie au caveau d'un autre mort à qui son fiancé Ia réclame. L'autre mort va la livrer, ou bien les deux morts se la disputent, quand retentit le chant du coq qui fait, disparaître les trépassés et Iibère la jeune fille... Le mort voulait se venger d'elle et la déchirer comme il a déchiqueté ses vêtements parce que son chagrin ou ses sortilèges ont troublé son repos.

Les variantes russes sont d'une extrême diversité clans les détails. Les peuple balkaniques (bulgares, serbes, grecs et albanais) ont développé le lthème sous forme de ballade en mettant au premier plan l'amour fraternel, quelquefois l'amour maternel comme dans la version albanaise suivante; le triple dialogue sur la lune est remplacé par un triple dialogue sur le chant des oiseaux, et l'épisode macabre de la lutte parmi les tombes disparaît.

Une vieille a neuf fils et une fille qui, soutenue par Constantin, le plus jeune de ses frères, se marie au loin en pays étranger. Les neuf fils périssent au combat; la mère va pleurer sur leurs tombes et déplore sur le corps de Constantin que sa fille soit si loin et ne puisse la consoler. Constantin quitte sa tombe et va chercher sa soeur. Comme ils cheminent tous les deux, les corbeaux crient :

— Ga ga ga! Voilà le vivant qui passe avec le mort.
— Constantin, mon frère, que disent ces corbeaux?
— Rien, ma soeur, ils ne font que chanter.

Plus loin, les moineaux, puis les coqs tiennent le même langage, le frère et la soeur le même dialogue. En passant vers le cimetière, Constantin dit à sa soeur de le précéder chez leur mère et rentre en son tombeau. La jeune fille frappe à la porte et s'annonce. La vieille qui doute demande à voir le petit doigt de sa fille par la porte entrebàillée avant d'ouvrir, mais dès qu'elle le voit, elle expire à l'intérieur de la maison et la fille au dehors. (Voir cette version dans C. albanais, de Dozon, Paris, 1881p. 251; et dans Chansons bulgares, du même auteur, Paris, 1871 une version bulgare, p. 319, une version serbe, p. 321 et une version grecque, p. 324.)


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1001 - Constantin le mort voyageur - Contes Albanais - Auguste Dozon (source)




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5000 - Bibliographie des contes du même type dans la collection MERVEILLEUX chez Corti (source)

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5001 - Bibliographie de la collection DORSON Folktales of ... (source)
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